lundi 5 juin 2017

Créativité: le syndrome de l'imposteur

Imposteur ?
Le mot n'est-il pas trop fort ?

C'est un syndrome très fort, proche de la peur de réussir, qui consiste à dévaloriser ses succès en attribuant leurs causes à d'autres, à la chance et ainsi de diminuer sans cesse son estime de soi.

La victime du syndrome de l'imposteur s'attend à être démasquée

C'est aussi le syndrome de l'autodidacte qui craint toujours de "ne pas être au niveau".
Et aussi des transdisciplinaires qui doutent de leurs compétences dans la mesure où ils ne sont pas spécialisés dans un domaine.

A un niveau plus ou moins élevé, ce syndrome peut toucher chacun.

Comment réagir ?



Vous devenez, avec votre blog, une personne référent, un expert.

Plus on a un sens éthique fort, plus on risque d'être victime du syndrome de l'imposteur.

Endosser un rôle de la personne qui sait, qui est sûre d'elle est en effet un piège.
On s'aperçoit très vite, et les autres s'en aperçoivent aussi, vous ne détiendrez pas toujours la vérité.

Il faut donc dès le début se positionner de façon claire et honnête.
Vous n'êtes pas là parce que vous savez tout, ce qui est impossible !
Vous êtes là pour aider, transmettre, animer.. et reconnaître clairement ce que vous ne savez pas quand c'est le cas.

Reconnaître quand on se trompe

Reconnaître quand on se trompe est donc essentiel.
Né pour être réel,
 pas parfait
Faire une erreur, ne pas savoir répondre doit être l'occasion de marquer son "bon" positionnement de façon factuelle, simple, sans dramatisation.
  1. Il faut le faire rapidement, dès que l'on s'en aperçoit. Ne pas laisser les choses s'envenimer et les ambiguïtés s'approfondir. Reconnaître simplement; j'ai fait une erreur,qui n'en fait pas.
  2. En profiter pour souligner qu'un jour, vous étiez ignorant ou débutant comme les gens à qui vous vous adressez. Ce qui les mettra à l'aise et favorisera l'empathie.
  3. Ignorer et refuser toute pression culpabilisante. Affirmer clairement le droit à l'erreur qui est aussi le droit à apprendre et à progresser.

Ce syndrome peut révéler une anxiété sociale plus profonde

Affronter le regard des autres n'est pas facile et peut, dans certains cas, être terrorisant.
Il peut être nécessaire de se faire aider psychologiquement, ou de centrer ses efforts sur une mise à distance de ce regard d’autrui. 
Plus exactement, il s'agit d'apprendre à mieux différencier ce regard des autres et le propre jugement qu'on fait soi-même.

Plus on parvient à "neutraliser" cet amalgame entre d'une part le jugement qu'on perçoit de soi et d'autre part la réalité des faits et de son vécu personnel, plus on s'aperçoit que le terrorisme perçu provient de ses propres peurs.
Et on arrive ainsi à arrêter de se tyranniser soi-même.

Accepter ses limites permet d'être plus humain et de progresser

Les victimes du syndrome de l'imposteur peuvent être les premiers responsables du piège dans lequel ils se sont enfermés en considérant qu'ils doivent être des personnes idéales.

La suite ne peut être que souffrance, échec et déni de réalité.

Reconnaître ses erreurs, c'est redevenir accessible, humain, compréhensible.

C'est aussi:
  • à partir de ses "erreurs", en faire des révélateurs de pistes de progrès et ainsi s'améliorer.
  • en reconnaissant ce qu'on ne sait pas, cela permet d'interroger les autres, de les faire participer et contribuer à une connaissance plus collective.
  • en avouant ses doutes, on peut chercher en commun, et c'est beaucoup plus sympa et créatif.

Le syndrome de l'imposteur peut être aussi ressenti comme une exigence de conformisme

syndrome de l'imposteur = syndrome du vilain petit canard (qui était un cygne)

Le conte d'Andersen (à relire ou revoir en texte ou en dessin animé) est souvent utilisé pour montrer comment une pression normalisatrice s'exerce contre ceux qui sont différents.
Et vouloir jouer un rôle particulier, c'est sortir du rang.
Comme le conte Jonathan le Goéland, montre combien il est difficile, mais exaltant de se réaliser soi-même.

A différents niveaux, se réaliser c'est aussi reconnaître et faire reconnaître sa propre personnalité telle qu'elle est sans avoir besoin cacher ses faiblesses ni surestimer ses qualités.

Ainsi, le syndrome de l'imposteur peut se dissoudre de lui-même.
 
Deux vidéos pour conclure: